Tourner en Urgence pour le Concours du Crous – Interview avec les créateurs.

Normalement, un court métrage amateur demande 6 mois de préparation, quelques journées de tournage et une semaine au montage. Yasmina et Victor sont arrivés au club mi-mars, avec un projet à réaliser pour la mi-mai — date du rendu du film pour le Concours du film Court du Crous. Nous avons voulu en savoir plus sur l’aventure dans laquelle ils se sont lancés, et qu’ils ont réussie à mener à bien.

D’où est venue cette idée de faire un film pour le Concours du film Court du Crous ? Quelle a été l’inspiration pour ce projet ?

Inspiré par plusieurs choses : d’abord j’ai vu l’affiche du concours, sans être convaincue. Ensuite, je me suis dis pourquoi pas. Le soir même j’ai écouté Anasthasia, et l’inspiration m’est venue et j’ai pensé aussi à un ami qui habitait dans une église. C’est de là que sont venues les idées. Au début on ne voulait pas faire quelque chose de romantique, on voulait faire un film sur les SDF filmé avec des téléphones portables, avec un message de solidarité. Mais on n’a pas réussi à trouver un bon scénario qui collerait à la thématique dans des délais aussi courts.

Le tournage réalisé n’était-il pas trop ambitieux pour un délai aussi court 

Effectivement.

Quels étaient les défis ?
D’abord, c’était un premier tournage. Je ne connaissais pas le rôle d’une réalisatrice, ni comment écrire un scénario, faire un découpage, établir un plan au sol. L’équipe était très réduite : 1 conseiller, John, 1 cadreur, Thomas, et deux autres personnes qui sont parties avant que le tournage ne commence. (Le tournage a eu lieu loin de chez nous.) On a donc dû recruter 3 personnes sur place. La première soirée de tournage avait lieux lors d’une soirée étudiante. Il y a eu des problèmes de luminosité, on a dû demander à la régie de diriger une lumière pour avoir assez de luminance. On a également dû gérer les gens alcoolisés qui dérangeaient le tournage express.

Deuxième défi : trouver l’église en moins d’un mois. Aucune église ne voulait accepter notre tournage. Selon eux, il s’agissait d’un “faux mariage”. On a trouvé une Église à Courbevoie et il a fallu recruter rapidement les acteurs pour cette scène. Je voulais des plans simples, je n’étais pas perfectionniste, mais on a fini par chercher la perfection malgré nous, ce qui a pris du temps.

Créer un plan au sol n’était pas évident non-plus car je ne savais pas comment m’y prendre, mais ça s’est avéré un défi utile.

Finalement, je remercie toutes les personnes qui nous ont aidés à filmer les scènes de l’église.

La scène de l’église se passe la nuit. Vous l’avez tourné de jour ?

C’était dur. L’église a des grandes fenêtres, on avait l’impression qu’il serait impossible d’en faire une nuit américaine (technique où on filme de jour, et on assombrit l’image pour avoir une impression de nuit.) Mais il y avait des arches qui ont permis de couper légèrement la lumière, et lors du montage nous avons réussi à bricoler quelque chose. Par manque de temps, on a filmé dans l’église sans la lumière artificielle. Nous avons tourné comme si nous étions de jour et à l’étalonnage John a assombri les images pour donner l’effet final.

Donc il faut demander à John si on veut savoir comment faire.
Maintenant que le film est terminé, quelle est votre ressenti ?

C’était une magnifique expérience pour nous, même si nous aurions aimé avoir plus de personnes dans l’équipe. Depuis, j’ai pu assister à d’autres tournages et j’ai pris conscience qu’avec une plus grande équipe on peut faire plus de choses et faire de meilleures images. Donc pas de regrets, j’espère la prochaine fois avoir une plus grande équipe.

J’adore le résultat ! Ce tournage m’a montré qu’il existe des métiers dans lesquels je peux me donner à fond et aimer ce que je fais.

Cela m’a aussi permis de tester une autre orientation professionnelle. Je change de trajectoire et je vais commencer une Licence en Cinéma l’année prochaine.

Vous avez des nouvelles du concours ?

Non. On n’a toujours aucune nouvelle de la session 2018.

Quel conseil donneriez-vous à des étudiants qui se lancent dans leur première réalisation ?

C’est risqué. Je n’avais aucune connaissance concernant ce domaine, même le rôle de réalisateur… Mais j’ai eu le courage de me lancer et c’est cela m’a rendu fière.

Prévoir ces journées de tournage 2 mois en avance. Tourner sur un trop court délai n’est pas idéal. Il vaut mieux prendre le temps pour écrire le scénario (le plus important)! Ainsi que prendre du temps pour s’organiser. Lorsqu’on tourne sur les délais trop courts, l’équipe est forcement réduite. Prévenir les gens en avance afin qu’ils puissent se libérer et consacrer du temps au projet.

Quel est votre prochain projet ?

Je ne suis pas sûre, j’ai des propositions de scénario ou de clip, mais on n’a pas encore commencé à les développer.

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Tournage à l’église en plein jour, pour ensuite créer un effet de « nuit américaine ».
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‘Croq’Messieurs’: l’interview surprise

pexels-photo-65128.jpegA l’occasion de la sortie du court-métrage « Croq’Messieurs », le réalisateur (et membre du Camera Club Orsay Faculté!) Charlie Datchia livre enfin ses secrets dans un interview exclusif!

Quelle a été le point de départ du film?

Voilà, ce que je voulais, c’était de raconter une histoire qui doit surprendre le spectateur, que le spectateur ne soit pas qu’un simple personnage passif d’une narration, qu’il soit aussi un acteur de ce qu’il voit, et je pense (avec beaucoup de modestie) avoir réussi en ce qui concerne ce point-là. Et pourtant ce n’était pas facile!

Quel réalisateur t’a inspiré le plus?

 J’avais au départ envie de faire un film un peu dans le style de « Devine qui vient diner » [en anglais «Guess Who’s Coming to Dinner»] de Stanley Kramer, mais au final l’inspiration est venu des tableaux de Hopper, plus précisément d’un tableau qui s’appelle «Nighthawks». Mais je garde dans un coin de ma tête un projet plus proche du film de Kramer, que j’espère réaliser prochainement.

 Quelle a été la plus grande difficulté lors du tournage?

La plus grande difficulté, c’était de trouver un lieu. Pour ce film il me fallait un lieu totalement différent par rapport à mon premier film qui s’était tourné dans un bar. Ici je voulais quelque chose de plus chic, et c’est en discutant avec une amie d’enfance dans IKEA qu’on m’a alors parlé du restaurant 107 (sur Palaiseau). Je suis allé voir le propriétaire, il m’a donné son accord, et le projet a pu alors se lancer.

Lorsque on écrit une histoire, on imagine toujours un lieu dans lequel on souhaite qu’il se déroule, mais souvent la réalité est tout autre,  car tourner dans un bar/restaurant est souvent compliqué (surtout si on n’a pas de financement pour soutenir son projet!). Il faut se battre, montrer sa volonté de faire le film.

Et quand tu as réussi à convaincre un restaurateur que ton projet est bon, que tu n’est pas là pour donner une mauvaise image de son restaurant, que tu es sérieux et que tu as une bonne équipe, qu’il te laisse alors faire le film chez lui (et qu’en plus tu as toute liberté de travailler) alors c’est vraiment super.

Quand tu as ton lieu, il te faut maintenant trouver une équipe capable de répondre aux difficultés techniques que peut avoir ton film. Je peux dire que j’ai eu de la chance pour ce qui est de l’équipe technique, comme cela fait des années que je suis membre du CCOF j’ai eu largement le temps de rencontrer et discuter avec des gens, leur expliquer mon projet, etc…

Mais la chose la plus fantastique a été mon chef opérateur, Jonathan
Bondu (lui-même membre du club depuis longtemps) qui a su répondre exactement à mes demandes et à motiver d’autres personnes à venir travailler avec moi. Le truc cool, c’est vraiment le club lui-même, tu partages ton idée et des gens viennent te donner un coup de main dans l’écriture du scénario, ou même t’aider au moment du tournage et en post-production (montage, étalonnage, mixage son…)

 Comment s’est passée la direction des acteurs?

Je pense (et j’espère!) que la direction des acteurs s’est bien passé, j’ai vraiment pris plaisir à essayer de diriger les comédiens et les techniciens dans ce que je voulais obtenir d’eux, sans pour autant leur manquer de respect dans le travail qu’ils ont à faire les uns, les autres.

 Quel conseil donnerais-tu à un réalisateur débutant qui viendrait d’arriver au CCOF?

Quoi ??? Tu veux réaliser des films ???  FAIS-LE !!! Ne fais surtout pas comme moi, vas-y fonce et ne regarde pas en arrière, j’ai perdu beaucoup de temps à essayer de voir si j’étais capable de réaliser. Tu VEUX FAIRE des FILMS, fais le, et si c’est pas bien, c’est pas grave, la prochaine sera mieux! Et ainsi de suite, si tu te pose trop de questions tu risque de passer à côté d’un kiffe énorme de voir que ce que tu as écrit  devenir enfin image, et que c’est dans l’esprit de ce que tu voulais raconter. Voilà mon conseil. Et j’ai envie de recommencer un autre film car j’aime trop cette sensation de créer!

 

Afin de pleinement apprécier l’atmosphère du tournage de ‘Croq’Messieurs’, voici des images prises sur le vif:

Pour voir les photos du tournage, cliquez ici!

Vous parlez Révanl ?

Jean, alias « John Acnée », nous propose un petit film essai : Temps mêlés


Ce petit clip vise à tester un procédé de tournage en « rèvanl ». Cela consiste à faire jouer les acteurs à l’envers, mouvements et paroles (d’où rèvanl qui n’est autre que « l’envers » prononcé à l’envers) et à inverser la bande pour le visionnement.  Dans ce clip, l’un des acteurs joue à l’endroit et l’autre en rèvanl, avec inversion des rôles à mi parcours, comme si l’un remontait le temps et l’autre le descendait.

Dans ce film, vous verrez en première partie le résultat monté d’une petite scène à deux acteurs et en deuxième partie la version telle qu’elle a été tournée.

Pour la suite de cette recherche, l’idée sera de concevoir un scénario (toutes bonnes volontés CCOF bienvenues) utilisant ce procédé dans une histoire jouant sur le temps…

John Acnée

Nemesis – De la musique au film

Peregrine vient de finir son premier film dans des conditions inhabituelles, on lui a posé quelques questions à l’occasion de l’envoi du film dans plusieurs festivals.

C.C.O.F: D’ou vient l’idée à l’origine du film ?

Peregrine: Initialement, c’est Jean-Claude qui m’avait donné l’idée de réaliser un film à partir d’une musique que j’avais composée. J’ai écrit en décembre 2016, un morceau inspiré de la musique d’introduction de « The dark knight » de Christopher Nolan et j’ai choisi celui-ci car il me paraissait le plus adapté.

C.C.O.F: Quelle est ta principale inspiration visuelle pour ce film.

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